Meditazioni sul Vangelo

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Med. lazzaroeilriccoFR

LA PARABOLE DU RICHE ÉPULON ET DU PAUVRE LAZARE

(Lc 16, 19-31)

Pour comprendre cette parabole, il est bon de s’interroger sur le but pour lequel elle a été racontée. Il me semble que l’on peut répondre que le Seigneur l’a racontée pour nous faire réfléchir sur la gravité de certains comportements humains, le Seigneur veut nous enseigner que l’insensibilité et la dureté de cœur peuvent devenir tellement graves au point d’exclure pour toujours l’homme de la béatitude éternelle.

Quand le Seigneur, dans l’Evangile de Matthieu, parle du jugement dernier, il dit clairement que ceux qui ont endurci le cœur quand ils l’ont vu affamé et ne lui ont pas donné à manger, assoiffé et ne lui ont pas donné à boire, nu et ne l’ont pas habillé, malade et en prison et ne l’ont pas visité (Mt 25, 41-46), méritent un châtiment éternel. Or presque tous ces maux affligent le pauvre Lazare, mais le riche dans la parabole se comporte exactement comme ceux que le Seigneur condamne à la peine éternelle. La parabole illustre donc le cas de quelqu’un qui mérite une peine éternelle.

Le Christ juge le mauvais riche

La parabole de Luc montre de ce fait un cas concret dans lequel une condamnation éternelle est prononcée contre celui qui, obstinément, a rejeté le Christ souffrant, même s’il ne savait pas que sa dureté de cœur mettait à mort le Christ lui-même. Et c’est ce qu’a fait le riche avec le pauvre Lazare ; à lui aussi le Seigneur pouvait dire : « Va-t’en loin de moi, maudit, dans le feu éternel, parce que j’ai eu faim et tu ne m’as pas donné à manger, j’ai eu soif et tu ne m’as pas donné à boire ; le pain que tu n’as pas donné à Lazare, c’est à moi que tu ne l’as pas donné. Tu as préféré donner les restes de ta table aux chiens et les a refusés à un homme qui vaut plus que beaucoup de chiens. Chaque jour, j’étais couché à ta porte mendiant un peu de pitié et tu me l’as refusée. A ta porte, c’était Lazare, mais en lui, c’était moi qui mendiais ton salut. Si par pitié tu m’avais donné même seulement les miettes de tes banquets, tu te serais sauvé, mais ta cruauté m’a refusé même les miettes ; ta cruauté a été la cause de ma mort. Le jour où Lazare est mort a pris fin aussi l’ultime tentative que ma miséricorde et ma justice avaient faite pour sauver ton âme ; ce jour-là ma sagesse a dit : ‘Ça suffit’, parce qu’il aurait été inutile de continuer, ton endurcissement était désormais sans remède ! » A tel extrême peut conduire l’amour-propre désordonné : jusqu’à l’obstiné rejet de Dieu et du prochain ; un tel rejet est le fruit d’une série de choix qui ne peuvent pas ne pas avoir de conséquences éternelles.

Ceci est le but de l’enseignement de la parabole : montrer les deux possibles états auxquels aboutissent nos actions et montrer aussi que ces deux états sont définitifs. De tels états ne seraient pas définitifs si le riche dans les tourments pouvait un jour monter là où se trouve Lazare, mais ceci est clairement exclus dans l’affirmation d’Abraham : Ceux qui d’ici veulent passer chez vous, ne le peuvent pas, et de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.

Un cas d’impénitence finale

Nous pourrions également dire que le Seigneur a voulu montrer un cas concret d’«impénitence finale». En fait, on peut déduire de la parabole qu’après la mort de Lazare a été encore concédé au riche un bref moment de vie, mais il n’a pas voulu profiter de cette opportunité pour se repentir, il n’a pas voulu écouter la voix de la conscience qui lui montrait comment la dureté de son cœur avait été la cause de la mort de Lazare. S’il l’avait écoutée et s’était repenti, il se serait sauvé parce qu’il aurait évité l’impénitence finale qui conduit à la perte éternelle (CEC 1864).

Le comportement du riche est en outre beaucoup aggravé par les facteurs suivants: d’abord il ne pouvait pas avoir de doutes sur le fait que chaque jour à sa porte il y avait un homme qui souffrait, qui souffrait tellement qu’il était entre la vie et la mort; cela signifiait qu’au moment du jugement, il ne pouvait pas avoir une atténuation du manque de lucidité sur le fait d’avoir eu devant lui un homme souffrant, mais cela comportait pour lui un choix inéluctable: Lazare le contraignait à choisir si oui ou non il aurait eu pitié de lui; et le riche a choisi de ne pas avoir pitié. L’autre facteur qui aggravait sa situation est le fait qu’il était riche, cela signifie qu’il aurait pu donner un peu de soutien à Lazare sans que son patrimoine le ressentisse ; s’il aidait Lazare, il n’aurait pas manqué de nourriture pour les siens et pour lui, mais même ayant largement la possibilité, il a choisi de ne pas aider Lazare. En d’autres termes et en résumant : on ne peut pas dire que le riche se trouvait en face d’une situation compliquée dans laquelle il lui était difficile de bien comprendre les choix à faire, et on ne peut pas non plus dire qu’il n’avait pas les moyens pour faire ce qui lui était demandé pour son salut, il lui était demandé d’avoir pitié d’un souffrant et il ne l’a pas eue, non par manque de moyens, mais par dureté de cœur. Comme on le voit, la conduite du riche est impardonnable, il n’y avait pas de circonstances atténuantes qui justifient son comportement mais seulement des circonstances aggravantes.

Examen des sentiments du riche

De ce point de vue, il importe d’aborder une difficulté qui émerge du récit, c’est le fait que le riche semble manifester de bons sentiments quand il prie Abraham d’envoyer Lazare à la maison de son père pour avertir ses frères afin qu’ils ne viennent pas eux aussi avec lui dans les tourments. On pourrait alors penser que, ayant ces bons sentiments, il ne soit pas juste que le riche demeure pour toujours dans la souffrance, mais qu’après une certaine période de purification, il lui soit accordé aussi d’accéder à la béatitude. Cependant on ne trouve, dans la parabole, aucune trace d’un tel enseignement. Si le Seigneur avait voulu enseigner le caractère passager du châtiment, il suffisait qu’il ajoutât deux brèves paroles à la réponse d’Abraham : « ceux qui d’ici veulent venir chez vous, ne le peuvent pas, et de là-bas non plus, on ne traverse pas, pour le moment, vers nous ». Mais ces paroles ne se trouvent pas dans la réponse d’Abraham, ainsi la parabole n’autorise pas à penser qu’au riche sera accordé le salut.

On pourrait alors dire qu’il était désormais trop tard, que les jeux étaient faits et que ses bons sentiments n’avaient plus de valeur. En un certain sens, c’est vraiment ainsi et plus loin nous ferons quelques considérations à ce propos, mais avant tout nous devons souligner que s’il s’agissait d’un vrai repentir, Abraham aurait dû s’en réjouir, parce que dans le monde de Dieu, tous sont habités par l’amour et ne manqueraient pas de répondre avec amour au plus petit geste d’amour, d’exulter pour un acte de repentir à quelque moment qu’il advienne et de quelque lieu qu’il provienne, parce qu’il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit (Lc 15,10). Pourtant, dans la parabole, nul n’exulte pour les sentiments manifestés par le riche, nous voyons au contraire à son égard une fermeture totale, aucune de ses prières n’est exaucée, toutes sont implacablement rejetées. Cela devrait nous faire réfléchir, nous éviter de conclure superficiellement en faveur d’un repentir du riche. Quand un pécheur se repent, ses paroles sont très différentes de celles du riche ; un vrai pénitent supplie : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis. Je reconnais ma faute, mon péché est toujours devant moi… ce qui est mal à tes yeux je l’ai fait. Tu es juste Seigneur ! Je souffre parce que j’ai péché » (Lc 18, 3; Ps 50, 5-6; Est 4, 17; 2 Mac 7, 8).

La première préoccupation d’un pécheur repentant n’est sûrement pas de demander un peu de soutien pour ses propres peines, encore moins de donner ordre aux saints sur qui doit lui apporter un soutien. Le riche impénitent au contraire cherche avant tout un soutien pour sa soif ; en outre quand il voit Lazare, il ne lui vient pas non plus à l’esprit de se frapper la poitrine et de lui demander pardon pour l’avoir laissé mourir de privations, mais avec une présomption et une arrogance incroyable, il prétend se faire servir par celui qu’il avait tué. Jamais le mauvais riche ne reconnaît sa culpabilité à l’égard de Lazare, jamais il ne manifeste de la peine pour le mal commis, jamais il ne manifeste le désir de réparer de quelque manière le mal qu’il a fait à Lazare. Nous le voyons au contraire insister pour la seconde fois avec une arrogante prétention de vouloir se servir de Lazare pour ses vues : Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture ! A cela Abraham répond : Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent ! A cette réponse, le riche oppose de nouveau son obstinée présomption de connaître plus que les saints ce qui convient au salut de l’homme ; il ajoute en effet : Non, père Abraham, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront. Evidemment, le riche ne comprend pas la réponse d’Abraham, mais une bonne âme demande humblement d’être aidée pour comprendre ce qu’il ne réussit pas encore à saisir, sans prétendre faire prévaloir ses courtes vues sur celles du monde de Dieu. Alors une demande qui vient d’un impénitent obstiné peut-elle être bonne ? D’une personne qui, au lieu de se frapper la poitrine, prétend donner des ordres au ciel ? Un arbre mauvais peut-il produire de bons fruits ? Si le Seigneur nous pose cette question, c’est pour nous mettre en garde, pour nous avertir qu’il y a des cas où effectivement des fruits qui proviennent d’un arbre mauvais peuvent apparaître bons et nous induire en erreur, et c’est le cas de la demande du mauvais riche.

Examen des intentions du riche

Demander que des frères évitent de venir dans un lieu de torture est une bonne chose, mais ceci ne suffit à s’assurer que la demande puisse être reçue, parce qu’on peut vouloir des choses bonnes pour une fin désordonnée. Par exemple, quand quelqu’un aide un pauvre pour être admiré des hommes ou quand quelqu’un invite à déjeuner un autre pour l’empoisonner. Pour être vraiment bonne, une action doit être telle tant en elle-même que dans l’intention ; ici la difficulté réside dans l’évaluation de la bonté ou de la malice de la demande du riche, c’est-à-dire dans le fait que nous ne pouvons pas voir directement son intention. A présent, la réflexion devient donc plus difficile, essayons d’examiner les deux cas possibles, c’est-à-dire celui où l’intention est mauvaise et celui où elle est bonne.

La pensée de Sainte Catherine de Sienne

Si nous ne pouvons pas lire directement dans les cœurs pour en connaître les intentions, Abraham qui représente Dieu dans la parabole le pouvait ; il semblerait alors malaisé que, s’il avait vu une bonne intention dans la demande du riche, il ait répondu aussi sèchement : Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent ! Parmi ceux qui attribuent au riche une intention égoïste, il y a sainte Catherine de Sienne dans le « Dialogue de la Divine Providence ». Au chapitre (ou numéro) 40, nous lisons : «… et il faisait ceci non pas déjà par charité ni par compassion pour ses frères ni non plus à mon honneur ou en vue de leur salut… Mais pourquoi alors ce riche… se comportait-il ainsi ? Parce qu’il avait été l’aîné des frères et les avait élevés dans la même misère morale dans laquelle il avait vécu, au point de devenir la cause de leur perdition. Pour cette raison, il voyait en découler pour lui une aggravation de la peine, s’ils venaient le rejoindre dans le lieu des tortures… ». Résumant et réitérant ce que dit Catherine de Sienne, nous pourrions dire : plus est grand le mal que l’on commet, plus est grand le châtiment qui lui correspond, plus sont douloureuses les peines qu’on devra subir. Maintenant si quelqu’un, à cause de son obstination dans le rejet des lois de l’amour, ne peut pas être admis dans le règne de l’amour, le châtiment et la peine qu’il doit subir sont grands, mais son châtiment et ses peines seront encore plus grands dans la mesure où il aura induit d’autres à le suivre sur le chemin de l’égoïsme, de l’insensibilité et de la dureté de cœur. C’est justement cela qu’a fait le mauvais riche. En effet, nous savons qu’il avait cinq frères qui, nous pouvons l’imaginer, étaient très heureux de participer à ses banquets, mais d’aucun d’eux il n’est dit qu’il ait eu pitié de Lazare. Alors le riche craint qu’ils ne reçoivent le même châtiment que lui, ce qui comporterait pour lui une aggravation de la peine due à sa contribution à leur perdition ; voilà pourquoi il voudrait que ses frères ne vinssent pas là où il est, non parce que leur salut lui importerait mais parce qu’il lui importe de souffrir moins. Telle pourrait être une explication plausible si la préoccupation pour le sort de ses frères eût été le fruit d'une intention mauvaise.

La parabole dans l'œuvre de Maria Valtorta

Dans l’œuvre de Maria Valtorta, « L’Evangile tel qu’il m’a été révélé », l’intention du riche n’est pas vue sous un regard négatif mais positif. Nous lisons en effet : « Le riche, pleurant plus fort cria :" Au moins, ô père saint, envoie, je t'en prie, Lazare à la maison de mon père. J'ai cinq frères. Je n'ai jamais compris l'amour, même entre parents, mais maintenant je comprends quelle chose terrible c'est de ne pas être aimé. Et puisque ici, où je suis, c'est la haine, maintenant j'ai compris, pendant cet atome de temps que mon âme a vu Dieu, ce que c'est que l'Amour. Je ne veux pas que mes frères souffrent les mêmes peines. Je suis terrorisé pour eux qui mènent la même vie que moi. Oh, envoie Lazare pour les avertir de l’endroit où je suis et pourquoi j’y suis, et pour leur dire que l’Enfer existe et est atroce, et que celui qui n’aime pas Dieu et le prochain vient en Enfer. Envoie-le ! Qu’à temps ils soient avertis, et n’aient pas à venir ici, en ce lieu d’éternelle torture » (Vol. 3.191.7). Que devons-nous penser à la suite de ces précisions introduites dans l’œuvre de Maria Valtorta ? Au même moment, nous voyons que, bien que le riche manifeste de bons sentiments à l’égard de ses frères, cela ne suffit pas à changer la situation désormais irrémédiable, il demeure dans « ce lieu d’éternelle torture ». Il convient de ce point de vue de réfléchir sur ce qui a suscité chez le riche de tels sentiments. Evidemment, après la mort, chaque âme rejoint le monde de Dieu et, ne serait-ce que pour un moment, en perçoit la beauté, mais dans le cas spécifique du riche, la difformité irrémédiable en comparaison à cette beauté, en a décrété inexorablement la condamnation. Toutefois, au moins pour un moment, même l’homme le plus mauvais quand il fait l’expérience de la beauté de l’amour peut réagir naturellement selon les lois de l’amour, mais cela sera un tourment ultérieur pour lui, parce qu’il verra clairement que Dieu l’avait fait lui aussi naturellement bon, mais qu’il n’a pas voulu persévérer dans la bonté. Pour entrer dans l’intimité avec Dieu, c’est-à-dire dans la béatitude, la bonté naturelle ne suffit pas mais il faut vouloir, il faut choisir la bonté. Dieu a voulu que la bonté naturelle qu’il a accordée à tous soit soumise à un moment d’épreuve durant la vie présente, l’issue de l’épreuve sera l’accès à l’intimité divine ou l’exclusion. Alors, le choix du bien comporte quelquefois le passage par un moment critique au cours duquel le risque que tous nous courons est de faire coïncider le bien surtout avec « mon bien », négligeant de manière coupable de considérer aussi le « bien d’autrui » ; si dans les relations dans lesquelles nous vivons nous ne nous exerçons pas à être attentifs aussi au « bien d’autrui », notre cœur risque de s’endurcir jusqu’au point de ne plus être capable d’aimer et donc de ne plus pouvoir accéder à l’intimité divine. Le mauvais riche était tellement habitué à penser exclusivement à « son bien » et à s’appuyer sur ses « jugements erronés » que pas même la supplication douloureuse du pauvre affamé n’a réussi à ouvrir ses yeux et libérer son cœur. En résumant nous pourrions dire que dans le récit de la parabole dans l'œuvre de Maria Valtorta les sentiments du riche envers ses frères sont oui bons, mais ils révèlent une bonté naturelle qu'il n'a pas voulu favoriser et cultiver, voilà pourquoi il mérite le châtiment éternel.

Nous devons considérer en outre que, soit dans le cas où nous lui reconnaissons une intention bonne, soit dans celui où nous lui attribuons une intention mauvaise, ce qu’il demandait n’était pas bon, parce que prétendre qu’un mort aille avertir des vivants impliquait le bouleversement des voies du salut que Dieu avait prévues pour chaque homme.

Plus qu’un mort qui ressuscite

Il est en outre intéressant d’observer combien le cœur du riche n’a pas changé non plus après avoir fait l’expérience bouleversante de passer de ce monde à l’autre. Cela confirme les paroles d’Abraham : s’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. Maintenant, le riche était en train de faire une expérience plus forte que celle qu’il aurait voulue pour ses frères. En effet, il ne rencontre pas seulement un mort ressuscité, mais vit en permanence dans le royaume des morts ; toutefois, il ne se repent pas et n’écoute pas les paroles du père de Moïse et des prophètes : ainsi, il les conteste. Quand Abraham lui fait observer que Moïse et les prophètes sont des moyens de salut plus que suffisants pour ses frères, il conteste et dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront. Il dit cela parce que pour lui, Moïse et les prophètes avaient été parfaitement inefficaces, n’avaient pas servi à son salut et alors il pense qu’ils ne pourront pas non plus servir au salut de ses frères. Moïse et les prophètes n’avaient pas été utiles à son salut parce qu’à maintes reprises, il avait décidé de ne pas écouter leur voix, puis, un jour funeste n’a plus entendu leur voix. A partir de ce jour, il a pu finalement vivre suivant sa propre loi, a pu satisfaire sans limite ses désirs. Ainsi, ayant tué dans son cœur Moïse et les prophètes, il est arrivé au jour où il a tué aussi Lazare, parce que Lazare était comme un prophète qui, avec une voix puissante, lui rappelait : Attention ! Il ne t’est pas permis de piétiner avec mépris la loi de l’amour, convertis-toi ou tu mourras ! Cette voix lui était insupportable et alors il l’a faite taire de manière plus subtile, c’est-à-dire en l’ignorant.

Lazare, figure de Jésus

Dans la Sainte Ecriture, il y a divers sens et un des sens est de voir Lazare comme une figure de Jésus ; Jésus qui, affamé et couvert de plaies, est couché à la porte de l’humanité, à la porte de notre cœur pour mendier un peu d’amour. Il mendie les miettes de notre temps, les miettes de notre attention. Quelques miettes lui suffiraient pour pouvoir nous sauver ; au contraire beaucoup l’ignorent, beaucoup le rejettent, beaucoup le laissent mourir de faim ; beaucoup, comme le riche jouisseur, ont tué dans leur cœur Moïse et les prophètes pour pouvoir vivre selon leurs lois et jouir ainsi sans limite de tout ce qui leur procure goût, plaisir, émotions, prestige, pouvoir… Puis, si l’on tue Moïse et les prophètes, l’on tuera aussi Celui qu’ils annoncent et dont ils préparent la venue ; mais tuer le Christ pour prendre possession illégalement des biens qu’il nous a donnés à administrer, peut nous procurer seulement une joie très imparfaite et de courte durée, comme la joie piteuse d’un ivrogne ou l’extase illusoire d’un drogué. A la fin de l’illusion reste l’amer fruit de la mort.

Moïse et les prophètes

Tuer donc Moïse et les prophètes comme a fait le riche et comme nous aussi risquons de le faire, est très grave ; c’est grave parce qu’en agissant ainsi, nous ne saurons pas reconnaître le Christ qui mendie notre amour. Puis au jour du jugement, nous serons si surpris d’avoir été cruels à l’égard de Dieu, mais nous n’aurons nulle excuse, parce que Moïse et les prophètes sont donnés à tous comme moyens du salut. Moïse en effet est le législateur d’Israël, celui qui, appelé par Dieu, a rendu explicite la loi d’amour inscrite dans le cœur de l’homme ; cette loi vaut pour tous les hommes et pour tous les âges ; elle n’est pas un conditionnement social ou culturel qui peut varier suivant les époques, le progrès, les peuples ou les races, mais est constitutive de la nature humaine en tant que telle. Tous doivent écouter et pratiquer cette loi, parce que l’écouter ou la négliger n’est pas indifférent mais une question de vie ou de mort. Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes (Mt 7,12).

Les prophètes sont ceux qui vivent suivant la loi de l’amour, ils sont ceux qui, par les paroles ou par les exemples, de manière implicite ou explicite, nous rappellent aussi bien les exigences que la beauté de cette loi. Une parole prophétique peut être entendue ou vue soit dans un geste de bonté, d’altruisme, de dévouement, de piété envers une personne démunie, soit dans les paroles, dans les œuvres ou dans le regard pénétrant et lumineux d’un saint ; mais chaque parole prophétique est une grâce qui inévitablement sollicite une réponse libre : nous pouvons l’accueillir ou la rejeter, y prêter attention ou la négliger, accepter qu’éventuellement elle nous déstabilise ou fermer notre cœur pour éviter des tracas. Souvent les prophètes déconcertent et font des reproches, alors ils courent le risque d’être tués ; si nous les tuons, nous n’entendrons plus leur voix, nous pourrons vivre suivant nos lois et suivant nos goûts comme le riche jouisseur. Mais le Seigneur, dans la parabole, nous avertit qu’un mensonge ne peut pas durer éternellement, la justice de Dieu s’est réservé un jour où une récompense sera donnée aux bons et un châtiment aux mauvais.

La parabole nous dit donc que pour le salut de l’homme entrent en jeu les facteurs suivants : Moïse, les prophètes et notre attitude à leur égard ; ces trois facteurs sont dynamiques et commencent à agir dès le plus jeune âge. Ecouter les prophètes qui nous invitent à vivre selon la loi écrite dans notre cœur nous fera croître en bonté, sagesse et grâce ; mais si nous ne les écoutons pas, l’égoïsme, l’insensibilité et la dureté de cœur grandiront en nous. L’endurcissement irrémédiable du riche a été le fruit d’un manque d’attention répété tant à l’égard de la loi de l’amour que de ceux qui lui rappelaient ses exigences et sa beauté ; puis ces manques d’attention, petit à petit, ont engendré une insensibilité et une dureté telles qu’elles sont devenues une cause de mort pour Lazare, et à travers Lazare, de Jésus lui-même ; en outre, la cause la plus grave entre toutes est que cette cruauté a été sans repentir. Mais si quelqu’un ne se repent pas, il ne peut être pardonné ni en ce monde-ci, ni dans le monde à venir (Mt 12, 32) parce que Dieu, après avoir fait le possible et l’impossible pour sauver l’homme, veut respecter la volonté de celui qui ne se repent pas, ne la lui change pas avec force, mais ne peut permettre que cette volonté renverse l’ordre établi par lui.

Une volonté fixée dans l’opposition à Dieu

Les dernières paroles du riche montrent l’état de sa volonté : c’en est une qui n’accueille pas le dessein de Dieu pour le salut de l’homme. En effet, quand Abraham lui dit que ses frères ont Moïse et les prophètes pour se sauver, il conteste : Non, père Abraham… C’est une volonté qui voudrait substituer son plan à celui établi par Dieu ; il dit en effet : si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront. Ces paroles nous révèlent ce qui serait efficace et qu’il serait juste de faire à son avis, elles nous disent que son cœur était très attiré par les choses apparentes et spectaculaires, mais non par celles qui sont humbles ; comme tous les jouisseurs et les puissants de ce monde, il prétendait atteindre ses objectifs par des voies de traverses, avec des recommandations illicites ; il jugeait très long, très humiliant, très pénible de passer par la porte étroite et de parcourir le chemin resserré qui conduit à la vie, justement le chemin de l’humilité et de l’amour, le chemin indiqué par Moïse et les prophètes.

La parabole se conclut avec la réponse d’Abraham : S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. En effet si quelqu’un ressuscitait des morts, il ne pourrait pas montrer une voie de salut différente de celle que Dieu a prévue pour tous, mais ceux qui s’obstinent à contester Dieu et à piétiner ses lois comme a fait le mauvais riche dans la parabole ne peuvent ni voir ni parcourir cette voie.

Que le Seigneur nous accorde de comprendre et d’aimer ce que sa volonté a prévu pour notre salut.

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Consapevole che le meditazioni proposte non sono che incerti balbettii, faccio appello alla carità  del lettore perché vengano accolte con benevolenza. In fondo, davanti a Dio, siamo tutti dei bambini bisognosi di imparare a parlare l'unica lingua che si parli nel suo Regno, la lingua dell'amore.

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